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1- Des enjeux éthiques

II-La DMLA : une maladie potentiellement curable grâce aux cellules souches embryonnaires

 

            L’utilisation de cellules souches embryonnaires pose des problèmes éthiques, étant donné que leur prélèvement entraîne et nécessite la destruction d’un embryon, et donc d’une vie humaine potentielle.

 

Quelles lois régissent les recherches sur l’embryon humain, suite aux nombreuses questions éthiques qu’il soulève ?

 

             En France, les travaux de recherches sur l'embryon et les cellules souches embryonnaires (CSE) sont encadrés par l'                                , créée en 2004 par les lois de bioéthique. Ces lois, notamment celles de 1994, de 2011 et de 2013, régissent les recherches sur l’embryon et  définissent le respect qui est dû au corps humain. La loi de 1994 a été revisitée par la loi de 2004 et les restrictions sont les suivantes : le clonage est interdit et la recherche sur l'embryon ou sur les cellules souches embryonnaires sont normalement interdites. Toutefois les recherches sur l'embryon et les cellules souches peuvent être autorisées, pour une période de cinq ans, si des progrès importants sont envisageables. Elles sont autorisées si il n'existe pas de « méthode alternative d'efficacité comparable ».

La loi de 2011 favorise les recherches alternatives à celles sur l'embryon humain. 

 

             L'agence de biomédecine veille aux aspects légaux et éthiques de la recherche sur l'embryon. La directrice de l'agence, Anne Courrèges, délivre les autorisations pour les recherches sur les cellules souches embryonnaires, et les permissions pour la conservation, l'importation ou l'exportation de ces éléments. Et, l'Agence assure le suivi, l'évaluation et le contrôle des projets de recherches.

 

 

Quel statut juridique est accordé à l’embryon humain ?

 

         Les lois qui régissent les recherches sur les CSE ayant été abordées, nous étudierons son statut juridique, en France. Toutefois, nous pouvons tout d'abord remarquer que le statut de l’embryon est différent dans certains pays. Il a été défini, dans quelques pays, notamment dans les pays anglo-saxons, par certains chercheurs, une sous-catégorie d’embryons : les pré-embryons, ayant moins de quatorze jours de développement. Selon eux, un pré-embryon in vitro de quelques jours ne nécessite pas le même respect qu’un embryon de plus de quatorze jours, soit après son implantation.

 

            En France, ce statut n’a pas été revendiqué, ni par le                   ni par le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE). Ce dernier explique que : « L’embryon ou le fœtus doit être reconnu comme une personne humaine potentielle » (N°001, CCNE). Le CCNE et le législateur affirment la même chose, soit que l’intérêt n’est pas de définir le statut de l’embryon humain, mais de souligner le respect, avec lequel il doit être traité.

 

 

Quel dilemme éthique déchire la société, les chercheurs, les médecins, et les personnes concernées de près et de loin, face au statut de l’embryon et aux principes éthiques de l’homme ?

 

Le statut de l'embryon est une question très polémique dans le milieu médical et politique. Ses nombreux statuts doivent être pris en compte : son statut                       , soit ce qu'il est, son statut éthique et juridique.

 

Quel statut moral faut-il accorder à l’embryon ?

 


           

            Au contraire, d’autres personnes sont convaincues qu’un embryon in vitro, n’étant pas implanté dans l’utérus ne doit pas être considéré comme une personne. En effet, beaucoup meurent, et n’amènent pas à une naissance. De plus, un embryon n’étant pas implanté dans l’utérus ne possède pas les caractéristiques d’une personne. Ainsi, pour elles, un embryon pouvant potentiellement devenir une personne ne doit pas être considéré comme tel.

        

          Pour d'autres, un embryon humain de moins de quatorze jours ne nécessite pas la même considération. L’embryon peut ne pas se développer, et n’est plus capable de se diviser et devenir des jumeaux ou plus. Il ne possède pas de système nerveux central, et n’a pas les sens qui permettent de définir une personne. Pour elles, étant donné que les organes des patients ayant été déclaré cas de morts cérébraux peuvent être greffés, les embryons humains, avant quatorze jours, ne sont qu’un amas de cellules qui peuvent également être utilisés.

                      

            D’autres sont contres, étant donné l’existence des cellules souches pluripotentes induites. Ces cellules souches pluripotentes ont été fabriquées en laboratoire à partir de cellules adultes, n’entraînant pas d’enjeu éthique. Toutefois, ces cellules se « souviennent » de leur ancien rôle, malgré leur « reprogrammation ».

                   

Certaines personnes sont plus radicales et pensent que l’embryon est de la matière organique, qui doit être considéré avec le même statut que les autres parties du corps. Les ovules fécondés sont une partie du corps humain et appartiennent à cette personne. Si un embryon est détruit avant son implantation, cela ne pose pas de problème éthique, puisqu’il n’a pas de sens, ni d’envies, ou encore d’attentes.

Les personnes contre ce point de vue pensent que la destruction d’un embryon l’empêche de devenir une personne.

         Pour de nombreuses personnes, l’embryon doit être considéré comme une personne, à partir de la fécondation. En effet, pour elles, tenter de définir le moment où l’embryon devient humain n’est pas légitime. L’embryon ne possède pas encore les caractéristiques d’une personne, soit le fait de penser, mais il va les acquérir. Il va évoluer et devenir une personne, il doit donc être traité comme tel.

    Pour les médecins, travaillant avec les parents pour l’aide à la procréation, les embryons in vitro sont précieux, car porteurs de la vie. Les parents, après avoir eu le nombre d’enfants qu’ils souhaitaient, ont plusieurs choix pour l’avenir de leurs embryons surnuméraires.

            En effet, le couple, n’ayant pas d’autre projet parental, peut autoriser le don de ses embryons à un autre couple infertile, ou accepter que ces embryons soient utilisés pour la recherche, donc qu’ils soient détruits. Ils peuvent également faire le choix de les détruire.

 

            Les chercheurs travaillant sur la reproduction et les traitements de maladies perçoivent dans ces embryons, exclus des projets parentaux, une source de connaissances.

 

            Malgré l’intérêt des chercheurs pour ces embryons, tous s’accordent pour dire que l’embryon ne doit pas être conçu dans un seul but de recherche, mais pour un projet parental.

 

            Toutefois, un autre problème éthique, qui se confronte à celui du respect de l’embryon, est : le devoir et l’objectif pour tout chercheur de soulager la souffrance et de l’éviter si possible.

            Ces deux problèmes moraux ne sont pas compatibles, dans le cadre des recherches sur l’embryon humain.

 

 

Quel est l'avis des religions sur les recherches sur l'embryon ?

 

            Les points des vues des religions, basés sur des convictions religieuses, sont différents, au niveau de l'éthique. En effet, pour certaines, il est possible d'utiliser l'embryon à des fins de recherches, pour soulager la douleur, et pour d'autres non.

 

            La religion islamique accepte l'utilisation de l'embryon à des fins de recherches, avant que l'embryon ne soit doté d'une âme, pour cette religion, soit avant le quarantième jour après la fécondation. 

 

            De même, dans le judaïsme, la Bible et le Talmud estiment que le statut d'humain n'existe pas au moment de la fécondation. Pour la communauté juive, l'embryon avant l'implantation dans l'utérus, et retiré de tout projet parental, peut être utilisé à des fins thérapeutiques.

 

            Une partie de la communauté du christianisme, soit dans la tradition protestante, pense que le statut d'humain s'acquiert avec la croissance de l'embryon, et il peut ne pas exister aux premiers stades de développement de l'embryon.

 

            Au contraire, les églises catholiques romaines, orthodoxes et une partie de la communauté protestante considèrent que l'embryon acquiert le statut d'humain à partir de la fécondation.

 

 

             Ainsi, tous ces débats éthiques influencent les avancées des recherches embryonnaires, et peuvent empêcher des découvertes de traitement pour certaines maladies, comme la DMLA.

             Prenons l’exemple de la DMLA, pathologie touchant l’œil, afin de montrer l’influence de la bioéthique sur la recherche de traitement de cette maladie, et expliquons son mécanisme. 

*Positionner la souris sur les mots suivis d'un astérisque pour en faire apparaitre la définition

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